Le monde ouvrier en Russie

0 out of 5

Du tsarisme au stalinisme (1914-1956)

Sur la base d’une vaste réflexion sur la réalité sociale ouvrière russe d’avant la révolution, Jean-Paul Depretto éclaire les mécanismes de domination par l’État soviétique du monde du travail, de la mise en coupe réglée des syndicats dès 1918 à la coexistence du salariat et du travail forcé qui atteindra son apogée sous Staline. La stratification sociale qui en résulte évoque une société divisée non en classes, mais en groupes de « statuts », au sens de Weber — « statuts » largement définis par l’État. S’appuyant sur des fonds d’archives inédits, accessibles après 1991, cette étude essaie également d’approcher mentalités, « humeurs » et formes de protestation des ouvriers eux-mêmes.

—–

Édition établie par Catherine Depretto, Guillaume Fondu & Éric Sevault

Préface de Guillaume Fondu & Éric Sevault

14 x 21 cm / 480 pages

20,00

Auteur·es

Jean-Paul Depretto (1952-2023) est reçu à l’ENS Ulm en 1972. Ses premiers travaux portent sur la vie ouvrière et le mouvement ouvrier à Renault Billancourt et ont été publiés dans Le communisme à l’usine (coédité avec Sylvie Schweitzer, EDIRES, 1984). Il se tourne ensuite vers ce qui constituera le cœur de ses recherches jusqu’à la fin de sa vie : la construction de l’identité sociale dans l’URSS de 1918 à la Seconde Guerre mondiale. Son doctorat, sous la direction de René Girault, soutenu en 1992, est publié sous le titre Les ouvriers en URSS, 1928-1941 (Institut d’études slaves/Publications de la Sorbonne, 1997) et son HDR, soutenue en 1998, est publiée sous le titre Pour une histoire sociale du régime soviétique, 1918-1936 (L’Harmattan, 2001). Rattaché au Centre d’études des mondes Russe, Caucasien et Centre Européen de l’École des Hautes Études en Sciences Sociales et, à titre secondaire, au FRAMESPA de Toulouse, Jean-Paul Depretto a été enseignant d’histoire contemporaine à l’Université Jean Jaurès Toulouse 2 (Le Mirail) de 1983 à 2017.

Informations complémentaires

ISBN :

978-2-490793-31-0

Parution :

20/03/2026

Format :

14 x 21 cm

Pages :

480

Table des matières

Préface

Présentation

PREMIÈRE PARTIE : QUEL MONDE OUVRIER ? 

1. Les ouvriers russes en 1914

  • Paysans ou ouvriers?
  • Un monde divers
    • La capitale, Saint-Pétersbourg
    • Moscou
    • L’Oural
    • Le Donbass

2. La vision officielle du prolétariat

  • Staline (1926)
  • L’Académie communiste
  • Brèves remarques sur le marxisme russe
  • Annexe : Brève biographie d’Anna Pankratova (1897-1957)

3. Classe ou « statut » ?

DEUXIÈME PARTIE : LA DOMINATION PAR L’ÉTAT

Introduction

4. Après Octobre : l’étatisme triomphant

  • L’étatisation des organisations ouvrières
  • Le mouvement ouvrier de 1918
  • « Qui ne travaille pas ne mange pas »
  • Conclusion

5. Les ouvriers soviétiques de l’Entre-deux-guerres

6. Le travail forcé dans l’Oural (1941-1945)

  • Introduction
  • L’Oural en guerre
  • Le personnel libre : le poids des jeunes
  • La « criminalisation du travail libre »
  • Les différentes catégories de travailleurs forcés
  • Conclusion

TROISIÈME PARTIE : MENTALITÉS ET « HUMEURS »

Introduction

7. L’opinion ouvrière à Moscou en 1928 d’après quelques documents d’archives

  • Pourquoi les ouvriers n’entrent pas au parti (13/11/1928)
  • Deux lettres

8. Grèves et conflits du travail en URSS (1918-1929)

9. Les ouvriers de Nijni-Novgorod et le pouvoir (1928-1932)

  • Les grèves
  • Vers la dépolitisation
  • Conclusion

10. Le XXe Congrès du PCUS vu de province (1956)

  • Une historiographie en plein renouvellement
  • Diffusion et discussion du rapport Khrouchtchev
  • Paysans et ouvriers : désintérêt, désarroi et « humeurs »
  • Critique ouverte et critique couverte
  • Un impact limité

Bibliographies thématiques

Index des noms de personnes